Où est mon chandail islandais ?

de Stig Dagerman

mise en scène et interprétation Eram Sobhani

 

Un acteur seul en scène s’empare de cette courte nouvelle pour donner voix à ceux qui n’en ont pas. Des hommes sans histoire, sans profondeur, sans revendication, sinon celle d’une sempiternelle et quotidienne ivresse. 

La gnôle les rend chaque jour plus repoussants et plus odieux, mais la gnôle, c’est aussi la promesse de s’abrutir dans un profond sommeil et d’échapper pour quelques heures encore à cet horrible sentiment de vivre. 

Un spectacle qui se dessine comme une lente descente au pays de l’ivresse, pour exprimer la plus profonde solitude, pour éprouver notre capacité à compatir.

 
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une impossible et nécessaire compassion

Knutte est un pauvre garçon, touchant et sympathique, qui revient au village pour l’enterrement de son père et qui apporte pour l’occasion quelques bouteilles de gnôle. 

En l’écoutant, les vérités de surface ne tardent pas à voler en éclat. Nous nous retrouvons bientôt devant les arrangements, devant les mensonges et les contradictions d’un pauvre type, en qui nous ne pouvons plus croire.

En écoutant toujours, nous entendons pourtant la vérité profonde de Knutte, une vérité qu’il serait lui-même bien incapable de nommer. Un homme qui se soûle depuis des années à l’instar de son père, qui retombe comme son père sur la chaussée, qui comme son père devient la honte de la famille - toujours comme son père et depuis des années. Se saouler la veille de l’enterrement, c’est peut-être la plus belle des saloperies, c’est peut-être aussi le plus profond et le plus violent je t’aime. 

Dagerman nous laisse en fin de nouvelle avec cette silhouette répugnante, gémissant dans la nuit noire, se couvrant hideusement de pisse et de vomi. Il nous laisse avec la sensation profonde de son angoisse, de son amour et de sa douleur. A charge pour nous de savoir si nous pouvons encore compatir, et jusqu’à quand. 

une scénographie de l’ivresse

La langue de Dagerman est au coeur du spectacle. C’est elle qui fait naître les nombreux personnages et les nombreuses situations qui animent ce texte. Loin de vouloir les représenter, le plateau prend davantage en charge la sensation profonde, la sensation charnelle de l’ivresse à laquelle cette texte nous renvoie. 

Une scène en miroir. De grands miroirs couvrent la scène. L’acteur reste immobile en fond de plateau, son reflet se dessinant tout du long sur le sol. 

Un espace incertain. Les lumières, qui éclairaient d’abord l’ensemble du plateau, se resserrent maintenant sur la silhouette et son reflet. Les variations infimes d’intensité permettent de troubler lentement la perception de l’espace, en profondeur comme en hauteur. 

Un vertige croissant. Une boule à facettes tombe bientôt des cintres, pour osciller lentement dans les hauteurs. Son mouvement circulaire augmente encore le trouble de la perception. Elle nous invite à fermer les paupières et retrouver le sentiment de la terre ferme, de la même manière que nous l’éprouvons quand l’ivresse nous submerge. 

Une vérité tangible. Les miroirs laissent également surgir une sensation qui va en s’accroissant : la silhouette de Knutte ne cesse de se dédoubler dans les miroirs, ressemblant par avance à celle de son père mort. Les miroirs fonctionnent alors comme l’alcool lui-même, nous révélant dans le vertige et la nausée la vérité profonde de cet homme.

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Presse

«Monologue sublime d’un homme en quête de consolation. Eram Sobhani est Knutte comme Michel Simon était Boudu. Pas un geste de trop, pas de corps qui tangue, rien de tous ces artifices. Knutte est droit dans ses bottes, cherchant querelle au monde entier, et c’est le monde autour de lui qui tangue. Tout repose sur la voix, ses inflexions, ses nuances qui donnent au texte toute sa dimension tragi-comique sans jamais trahir Knutte, sans jamais chercher la duplicité ou la pitié du spectateur.»

l’Humanité – Marie-José Sirach

«Avec son protagoniste qui rebute autant qu’il émeut, Eram Sobhani place avec force le spectateur face à l’un des nombreux choix impossibles et des paradoxes qui traversent l’oeuvre de Stig Dagerman. »

sceneweb.fr – Anaïs Heluin

«C’est exactement ce que l’on ressent en voyant ce seul en scène, une immense poésie [...] La sobriété, l’évolution constante et les très belles lumières de Julien Kosellek donnent un spectacle très abouti. Un seul en scène magnifique et hypnotique.»

Fou d’Art – Frédéric Bonfils

 
 

Eram Sobhani

mise en scène et interprétation

Eram Sobhani est comédien, metteur en scène et pédagogue.Formé à L’Ecole Florent auprès de Christian Croset, Sabine Quiriconi, Stéphane Auvray-Nauroy et Michel Fau, il fonde La nouvelle compagnie à la fin de ces études en 1999. Il a depuis mis en sc…

Eram Sobhani est comédien, metteur en scène et pédagogue.

Formé à L’Ecole Florent auprès de Christian Croset, Sabine Quiriconi, Stéphane Auvray-Nauroy et Michel Fau, il fonde La nouvelle compagnie à la fin de ces études en 1999. Il a depuis mis en scène une vingtaine de spectacles, et poursuit son activité de comédien auprès de Jean-Michel Rabeux, Julien Kosellek, Guillaume Clayssen, Stéphane Auvray-Nauroy, Cédric Orain, Sylvie Reteuna, …

La pédagogie et la nécessité de transmettre occupent une place importante dans son parcours : professeur d’interprétation à L’Ecole Auvray‑Nauroy, il co‑dirige cette école de formation de l’acteur depuis janvier 2009. Il initie et dirige des actions mêlant pratique théâtrale et citoyenneté auprès de jeunes adolescents et adolescentes du 93.

 

Calendrier de production et de diffusion

création juillet 2018 au théâtre L’étoile du nord

dans le cadre du festival ON n’arrête pas le théâtre

reprise septembre 2020 au théâtre de Belleville

pour 12 représentations

prochaine étape - reprise juillet 2021 à l’Espace Saint-Martial

dans le cadre du festival Avignon OFF

Julien Kosellek

création lumière

Julien Kosellek est acteur, metteur en scène, créateur lumière et pédagogue de théâtre, formé à Florent avec Elise Arpentinier, Christian Croset, Michel Fau, Jean‑Damien Barbin et Stéphane Auvray‑Nauroy puis en stages avec Jean-Michel Rabeux, Pascal…

Julien Kosellek est acteur, metteur en scène, créateur lumière et pédagogue de théâtre, formé à Florent avec Elise Arpentinier, Christian Croset, Michel Fau, Jean‑Damien Barbin et Stéphane Auvray‑Nauroy puis en stages avec Jean-Michel Rabeux, Pascale Henri et Nikolaï Kolyada. 

Au théâtre il travaille sous la direction de Laurent Brethome, Jean-Michel Rabeux, Jean Sébastien De Pange, Eram Sobhani, Sophie Mourousi, Stéphane Auvray-Nauroy, Cédric Orain, Jean Macqueron ou encore Guillaume Clayssen. Il joue également au sein du Collectif Géranium. 

Il met en scène une vingtaine de spectacles, dont les derniers sont Macbeth de William Shakespeare, Le dragon d’or de Roland Schimmelpfennig et Kohlhaas de Marco Baliani. 

Il crée des lumières pour Stéphane Auvray-Nauroy, Cédric Orain, Eram Sobhani, Michèle Harfaut, Stanley Weber, Vincent Brunol, Sophie Mourousi, Marc Delva ou encore François Jaulin, que pour le Collectif Géranium, pour des concerts de Zaza Fournier et de Laura Clauzel, ainsi que pour ses propres spectacles.

 

Diffusion

Où est mon chandail islandais ? est disponible à la diffusion dès la saison 2021-2022.

Dossier artistique

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